Si vous êtes de ceux qui aiment relever des défis sportifs toujours plus complexes et braver le vide pour se donner des bouffées d’adrénaline, l’escalade de bloc est idéale pour vous procurer les sensations fortes que vous recherchez. Alliant goût de l’effort, quête de performance et mental d’acier, cette activité vous réserve bien des surprises. Ajoutez un brin de témérité et vous serez au top !
L’escalade : une activité polymorphe
L’escalade est une discipline stimulante parce qu’elle se décline en un large éventail de pratiques et s’adresse ainsi à tous les profils de pratiquants. Des plus jeunes aux moins jeunes, des amateurs aux compétiteurs et aux aventuriers, elle séduit tous ceux qui aspirent à prendre de la hauteur.
Les différentes pratiques d’escalade
L’escalade comporte trois types de disciplines :
- l’escalade de voie ou de difficulté ;
- l’escalade de vitesse ;
- l’escalade de bloc.
Au grand plaisir des pratiquants, ces trois disciplines font l’objet de compétitions à l’échelle régionale, nationale ou internationale. Pour les plus polyvalents, elles sont réunies dans une catégorie spécifique, le combiné vitesse-bloc-difficulté, qui inclut trois épreuves dédiées à chaque pratique et qui est apparu en 2021 lors des Jeux Olympiques de Tokyo.
Quelle différence entre escalade de bloc et escalade de voie ?
L’escalade de bloc et l’escalade de voie ont au moins un point commun : elles se pratiquent aussi bien sur des parois rocheuses en extérieur que sur des murs artificiels en intérieur. En revanche, elles se distinguent fondamentalement en ce qui concerne les modalités de grimpe.
Dans l’escalade de bloc, le pratiquant ou bloqueur se lance à l’assaut de parois dont la hauteur est restreinte et qui mesurent 4,5 mètres au maximum. Les plus expérimentés peuvent néanmoins grimper des blocs plus hauts, d’environ 10 mètres, que l’on nomme les highballs. Dans tous les cas, le bloqueur effectue l’ascension sans assurage, c’est-à-dire sans corde, ni mousqueton, ni harnais. C’est un véritable corps-à-corps avec la paroi qui s’engage, au cours duquel le grimpeur doit trouver les meilleures prises et points d’appui.
L’escalade de voie, quant à elle, se pratique sur des surfaces verticales beaucoup plus hautes, mais n’excédant généralement pas 100 mètres dans la nature et 16 mètres en salle. Le grimpeur est encordé, ce qui nécessite la présence d’un binôme que l’on appelle l’assureur. Celui-ci doit veiller à la sécurité de son acolyte pendant l’ascension. Baudrier, casque et sangles sont évidemment indispensables pour évoluer sans risque.
L’escalade de bloc française sur les podiums
Pour les adeptes d’escalade de bloc, les championnats de France ou d’Europe de bloc, ainsi que la Coupe du monde de bloc, sont des rendez-vous incontournables. En 2019, l'athlète Mickael Mawem a remporté l’or aux championnats d’Europe, tandis qu’en 2022, les Français, Paul Jenft et Fanny Gibert, ont été sacrés champions de France. Au niveau mondial, Frédéric Tuscan et Jérôme Meyer ont remporté la médaille d’argent, respectivement en 2001 et 2003. Plus récemment, le grimpeur Manuel Cornu a obtenu la médaille de bronze en 2021, les Japonais Tomoa Narasaki et Kokoro Fujii s’étant emparé des deux premières places.
Les caractéristiques techniques de l’escalade de bloc
Si vous vous sentez une âme de grimpeur et de futur champion, sachez que quelques précautions sont néanmoins à prendre. CAMPZ.fr vous livre les informations essentielles à connaître pour débuter et progresser dans de bonnes conditions.
Le matériel à prévoir
Si vous souhaitez vous initier à l’escalade de bloc, certains équipements sont indispensables pour faciliter votre pratique et assurer votre sécurité.
- Les chaussons d’escalade : souples ou rigides, ils permettent d’épouser les prises et de favoriser les appuis.
- La magnésie : sous forme de poudre, de crème ou de liquide, elle sert à assécher la paume des mains pour favoriser une meilleure préhension au niveau de la roche ou du support.
- Une brosse : celle-ci est destinée à retirer la magnésie présente sur les prises avant ou après l’ascension.
- Un crash pad : ce matelas épais permet d’amortir la chute à la descente, notamment pour les escalades en extérieur.



Les niveaux de difficulté
En salle, les parcours d’escalade de bloc sont savamment orchestrés par des ouvreurs expérimentés qui imaginent des itinéraires plus ou moins complexes et fixent les prises sur les structures artificielles d’escalade (SAE). En extérieur, le parcours n’est pas balisé. C’est la nature qui a façonné les rochers et les falaises, offrant des prises que le bloqueur découvre au fil de son ascension.
Pour guider les pratiquants, le niveau de difficulté des blocs d’escalade est exprimé sous forme de cotations chiffrées. En vigueur aux Etats-Unis, en Angleterre, en Australie et au Canada, la cotation Vermin propose une échelle allant du stade V0 à V17. Le système de cotation français est toutefois le plus répandu au niveau mondial. Il répertorie les blocs en les classant sur une échelle de 1 à 6.
- Niveau 1 à 3 : très facile
- Niveau 4 : facile
- Niveau 5 : moyen
- Niveau 6 : difficile
- Niveau 7 : expert
- Niveau 8 à 9 : professionnel
Chaque niveau de difficulté est affiné par des lettres allant de A à C, ainsi que par le signe +.
En indoor, la difficulté des blocs peut être traduite sous forme de codes couleurs comme pour les pistes de ski. Par exemple, les parcours noirs présentent une complexité technique plus prononcée que les itinéraires verts qui s’avèrent plus accessibles.
Les sites d’escalade de bloc les plus emblématiques
Outre 150 salles dédiées à la pratique indoor en France, la nature regorge de parois à gravir qui offrent aux bloqueurs des terrains de jeu pour tous les niveaux.
Top 5 des meilleurs blocs en France
- Bleau : le site de Fontainebleau est une véritable référence dans le monde entier. Les débutants comme les plus expérimentés peuvent se confronter à des blocs de niveau 2 à 9A.
- Ailefroide : plus de 300 blocs de granit vous attendent dans ce site niché au cœur des montagnes des Alpes. Paysages grandioses !
- Le pont d’Arc : cette arche rocheuse offre un excellent terrain d’escalade de bloc dans les gorges de l’Ardèche. Le grimpeur professionnel américain, Chris Sharma, s’y est frotté avec succès en 2017 en étant le premier à atteindre le point culminant de la voûte.
- La calanque de Port-Miou : vous gravirez des falaises blanches tout en profitant d’un panorama exceptionnel sur la Méditerranée. En cas de chute, plongeon direct dans la mer ! Il s’agit d’une version dérivée de l’escalade de bloc classique : le deep water soloing ou psicobloc.
- Le chaos de Targassonne : une multitude de rochers sont disséminés sur ce territoire des Pyrénées-Orientales, non loin de Font-Romeu.
Top 5 des meilleurs blocs à l’étranger
- Burden of Dreams en Finlande : considéré comme le plus difficile au monde, ce bloc de niveau 9A a été ouvert en 2016 par le grimpeur finlandais, Nalle Hukkataival, après cinq ans d’obstination et d’efforts.
- Magic Wood en Suisse : situé dans le canton des Grisons, ce spot vous permet de vous élever au milieu des arbres, à proximité d’une rivière.
- Le Bleau espagnol en Espagne : localisé dans la vallée d’Albarracin, le site est remarquable par ses parois de grès rouge de niveau 4 à 8C.
- Kalymnos en Grèce : ce sont plus de 3 400 voies à expérimenter sur des falaises en calcaire, réparties sur une centaine de secteurs de cette île grecque.
- Buttermilks à Bishop aux Etats-Unis : paradis des highballs, ce spot californien compte une multitude de blocs de difficulté 4C à 8C+, tels que l’Ambrosia, le Mandala, l’Evilution ou le Lucid Dreaming.