Quelles sont les rêgles du camping sauvage en France ?

Adepte des immersions en pleine nature et des treks qui n’en finissent pas, vous n’imaginez pas retrouver, à chaque étape, le confort d’un hôtel aux draps immaculés ou même un camping étoilé aux parcelles bien alignées. Vous avez besoin de liberté et de vous évader de la civilisation. Si vous vous reconnaissez dans ce portrait, le camping sauvage est fait pour vous. Il représente une parenthèse enchantée et même un art de vivre en meilleure harmonie avec les écosystèmes. Cette pratique est cependant encadrée par la législation française et n’est pas permise partout. CAMPZ.fr fait la lumière sur cette pratique impulsée par le développement de l’écotourisme.
Les bases du camping sauvage
Le succès du camping sauvage s’explique par le nombre croissant de personnes avides de grands espaces et cherchant le contact avec la nature. Selon une étude réalisée en 2020 par l’institut YouGov, 67 % des Français éprouvent le besoin de se ressourcer en pleine nature et 48 % connaissent ce qu’est le camping sauvage.
Les origines du camping
Synonyme de retour à la nature, le camping sauvage n’est pas né d’hier. De plus en plus en vogue, il renoue en fait avec les véritables origines du camping. On peut même dire qu’il remonte à la Préhistoire, lorsque nos lointains ancêtres se déplaçaient sur de longues distances pour trouver de la nourriture et organisaient des bivouacs pour se reposer en chemin. Il était aussi pratiqué au XIXe siècle par les gardiens de troupeaux dans les grandes étendues américaines et même lors de la ruée vers l’or à grand renfort de chariots.
Le camping commence à devenir un loisir à la fin du XIXe siècle. En Angleterre, les riches citadins cherchent à se ressourcer hors des villes. Ils utilisent alors des roulottes, un peu à la manière de nos camping-cars modernes.
Signe d’une véritable mode, l’Association of Cycle Campers est créée en 1875, tandis que le Camping Club de France et l’Association des Campeurs de France sont fondés entre 1910 et 1912. L’apparition des congés payés à la fin des années 1930 permet enfin à cette pratique de se développer chez les classes moyennes françaises.
Camping sauvage ou bivouac ?
Les deux notions désignent le fait de camper à l’écart des villes et en dehors d’un terrain aménagé. En revanche, elles se distinguent sur plusieurs points.
- Le camping sauvage est associé au fait de s’installer plusieurs jours dans un espace naturel à mi-chemin entre les zones urbaines et la pleine nature. Les campeurs voyagent et logent dans des véhicules motorisés et aménagés de type van, combi ou camping-car.
- Le bivouac est pratiqué par des voyageurs non motorisés. Il consiste à dormir durant une nuit à la belle étoile ou sous une tente au cœur d’espaces naturels reculés, souvent en montagne.

Quelle est la réglementation du camping sauvage en France ?
Si dans certains pays comme l’Ecosse, l’Ukraine ou la Finlande, le camping sauvage est une pratique parfaitement légale, il est totalement interdit en Autriche, en Italie ou au Portugal. La France, quant à elle, module sa réglementation en fonction des territoires, de leurs spécificités et de leurs besoins. Certaines règles générales sont néanmoins en vigueur. Le camping sauvage en France est ainsi interdit dans les cas suivants :
- sur les routes et les voies publiques ;
- sur les sites patrimoniaux et les sites naturels classés ;
- près des monuments historiques ;
- en bord de mer ;
- à moins de 200 mètres des points d’eau potable.
Ces interdictions peuvent être complétées par des restrictions décidées localement par les mairies pour divers motifs, tels que les nuisances sonores ou visuelles engendrées par rapport aux riverains. Des arrêtés municipaux peuvent être aussi appliqués de façon temporaire, par exemple en raison de conditions climatiques passagères. Ainsi, le camping sauvage peut être interdit dans certains secteurs pour des risques accrus d’incendie.
En dehors de ce cadre légal, le campeur doit s’astreindre à des règles de bon sens qui lui permettront d’être bien accueilli :
- éviter les stationnements et les campements prolongés au même endroit ;
- ne pas se montrer intrusif en installant auvent, ainsi que chaises et table de camping ;
- être respectueux de l’environnement et éviter la cueillette sauvage ;
- ne pas détériorer l’espace occupé par le dépôt de déchets ou le déversement de produits nocifs pour l’environnement.
Où camper en France ?
Les parcs naturels régionaux ou nationaux attirent irrésistiblement les campeurs de tous horizons par la beauté préservée de leurs paysages, ainsi que la richesse de leur faune et de leur flore. S’ils promettent un bon bol d’air pur, ils sont soumis à des règles spécifiques qui ne sont pas toujours favorables aux bivouacs et au camping sauvage. Les contrevenants s’exposent à de lourdes amendes.

La réglementation des parcs nationaux
Au nombre de 11 en France, les parcs naturels nationaux comportent deux zones distinctes. La zone cœur, située au centre, est un espace protégé soumis à une réglementation stricte visant à encadrer et limiter les nuisances des activités humaines. En parallèle, l’aire d’adhésion est la seconde zone. Elle ne relève pas d’une réglementation globale, mais de choix environnementaux effectués au niveau communal et affichés en mairie.
- Les parcs nationaux des Calanques, de Port-Cros et de Guyane : le camping sauvage et les bivouacs y sont interdits, de même que les feux.
- Les parcs nationaux de Forêts, du Mercantour, des Pyrénées, des Ecrins, de la Guadeloupe et de la Réunion : le camping sauvage est interdit. En revanche, les bivouacs sont acceptés pour une nuit entre 19 h et 9 h, à condition qu’ils soient implantés à une heure de marche maximum des axes routiers et des limites intérieures de la zone cœur.
- Le parc national de la Vanoise : il autorise uniquement les bivouacs à proximité des refuges. Il est recommandé de signaler sa présence aux gardes de ces refuges.
- Le parc national des Cévennes : le stationnement nocturne pour le camping sauvage est accepté seulement sur les zones dédiées dans l’aire d’adhésion. Les bivouacs sont tolérés de 19 h à 9 h, à condition qu’ils soient basés à 50 mètres maximum des sentiers de grande randonnée.
Si les feux sont strictement interdits, certains parcs nationaux comme celui du Mercantour, de Forêts, des Cévennes ou des Ecrins, autorisent au moins l’utilisation de réchauds portatifs.
La réglementation des parcs régionaux
La France compte 58 parcs régionaux. Les règles à respecter varient en fonction des contraintes environnementales propres à chacun d’eux et des dangers inhérents, ainsi que des espèces animales et végétales à protéger. Par exemple, le parc régional du massif des Bauges interdit aussi bien le bivouac que le camping sauvage. Celui du Verdon limite cette interdiction aux gorges et aux berges des lacs. Quant au parc naturel régional des Alpilles, le bivouac est expressément interdit dans certaines zones, telles que la réserve naturelle des Coussouls de Crau ou le biotope de la Caume.
Au vu de la grande diversité de ces réglementations, il est préférable de consulter la charte des parcs naturels régionaux ou nationaux, disponible sur leur site dédié.
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